Le Christ a de larges mains et de grandes oreilles, traits typiques de la sculpture du XIV ème siècle. Le dessin et le modelé des enfants ne faisait pas encore l'objet de conventions réalistes, ce qui ne sera pas le cas avant le XVI ème siècle.
Les cheveux comme le drapé sont traités comme des ornements décoratifs de surface en faible relief. Une manière proche du travail médiéval de l'ivoire, du marbre et de l'albâtre au cours du second quart du XIV ème siècle. Un détail particulier, le pincement de la robe sous le cou peut se voir sur un petit nombre d'oeuvres de haute qualité, en particulier dans le domaine de l'ivoire, ainsi dans le dyptique du Musée des Beaux Arts de Lille.
En pierre, ce détail se voit dans le travail du Maître de Rieux à Toulouse, de la même époque.
La belle figure touchante de la Vierge à l'Enfant puise dans l'iconographie paléochrétienne, syriaque, et l'art des Catacombes.
Ce thème se développa lentement au cours du XIII ème siècle, siècle marial par excellence, mais atteignit son apogée dans la première moitié du XIV ème siècle..
Mme Lefrançois-Pillon, chercheuse du début du XX ème siècle, étudiant ce thème, a conclu que quelques milliers de statues ont été créés à cette époque pour la dévotion et la décoration des monastère royaux aux modestes églises de campagne.La plupart se tiennent debout, mais certaines sont assises. Il semble que notre Christ provienne d'une statue debout comme le montre la draperie au revers. Une petite partie seulement des oeuvres conservées montrent une qualité équivalente à notre statuette, tant au plan de la "joliesse" qu'à celui de la qualité technique.
L'oiseau picore gentiment la main du Christ, un trait typique de vérisme et d'humanité destiné à manifester et exalter la proximité du Sauveur et de la Vierge avec le fidèle.
La tête de l'Enfant est modelée en rondeur, avec des yeux rieurs réduits à des demi-amandes. Les cheveux sont agrémentés de petites boucles sculptées comme des ornements, à la manière d'un travail d'orfèvre médiéval.
Manques visibles, partie inférieure manquante. Le nez et les lèvres du Christ, ainsi que Son oreille droite sont dégradés.
Composition : Calcaire, socle en bois
Origine : Ile-de-France, France
Provenance : France - vente publique aux enchères
Période : second quart du XIV ème siècle
Dimensions : H. : 18 cm (hors socle)